Après plusieurs semaines de réflexion et de répétition, nous avons enfin mis en place notre séminaire de labo « Pédagogies et Pratiques », dans lequel chacun des membres du labo dont je fais partie proposait aux professeurs, aux élèves et aux invités spéciaux une vue d'ensemble de ce que allait être notre mémoire de fin d'année. Parler de sexualité en public n'est définitivement pas une chose aisée, mais une pratique qu'il faut expérimenter et affirmer, surtout dans le cadre de mon projet.
Notre séminaire, c'était avant tout une scénographie. Étant donné la vision générale de la pédagogie que nous voulions transmettre, nous avons voulu faire en sorte que les invités se sentent comme chez eux. Il fallait leur montrer que même si ils étaient en situation « pédagogique », l'espace leur était approprié et qu'il ne fallait pas forcément suivre les codes d'un espace scolaire traditionnel. C'est pour cette raison que le mobilier était très hétéroclite, issu du quotidien, et que les espaces n'étaient pas segmentés.
Il y avait différent pôles dans cet espace : Un pôle créatif, dans lequel les invités étaient amenés à créer des formes à propos du discours que nous tenions. Un pôle biblio, dans lequel on pouvait trouver tout les ouvrages relatifs à notre discours. Un pole co-prise de note, qui permettait à quelques participants de prendre des notes de ce que nous disions, et enfin un pôle atelier dans lequel nous montrons tout les ateliers que nous avons menés depuis le début de l'année. Et le public était invité à déambuler à travers tout ces pôles durant toute la journée.
Le séminaire était découpé en cinq grandes parties qui regroupait chacune de nos préoccupations : La première partie consistait à introduire chacun de nos projets en mettant en lumière leur importance dans le lien qu'il existe Entre l'individu et la société. La seconde partie nous permettait de Requestionner le lieu école qui constitue dans l'inconscient collectif le lieu central de l'enseignement. Le projet Instrumo porté par Célia et Léna et mon projet était les plus impliqués dans cette problématique. En opposition à la partie précédente, la troisième partie affirme l'importance équivalente de la Pédagogie hors les murs. La quatrième partie était un état des lieux et une ré-exploitation de ce qui pouvait se faire en terme de médiation. Et enfin la cinquième partie, qui nous a occupé toute l'après midi, parlait de la forme dans la pédagogie, en mettant en avant l'importance des outils ludiques.
Afin de montrer ce dont nous parlons toute la journée, nous avons décidé d'étaler nos références sur le sol, et, grâce à un portable relié au vidéoprojecteur, montrer ce dont nous parlons au moment présent. C'est ce système qui a attiré l'attention du public, tant dans sa nouveauté que par sa capacité à être mobile.
Les intervenantsLes intervenants étaient nombreux et provenaient de plusieurs milieux qui s'intéressaient aux questions de pédagogie. Nous avions par exemple invités Christelle et Bruno du Vaisseau, mais aussi Éva Ruault, qui a fait la même expérience que Céline Alvarez dans une classe de maternelle, Delphine Issenmann et Julie Morgen du Jardin des Sciences, ainsi que Martine Fleith et Claire Renckly de l'Adiam 67.
Les intervenants ont été très importants dans toute l'expérience qu'ils ont pu nous transmettre tout au long de la journée. Mais le passage le plus intéressant a été selon moi a été la remise en question de notre réflexion par Éva Ruault. Elle nous a reproché d'avoir accordé une importance trop grande et aveugle au travail de Céline Alvarez, qui était également de la part de nombreux professeurs des écoles remis en question. Éva Ruault a mis en évidence le fait que Céline Alvarez avait une vision trop naturaliste des enfants, comme si ils étaient naturellement bons, naturellement disposés à apprendre, ce qui n'est pas forcément vrai, et qu'elle avait une tendance à ne pas reconnaître toutes les innovations qui ont été faites le siècle dernier à propos de la pédagogie. Et cette intervention était très intéressante dans son positionnement.
Ce séminaire aura quoi qu'il en soit permis de remettre en question notre réflexion de façon intelligente et de recueillir les réactions qu'elle pouvait provoquer pour le public.