À la rentrée 2016, j'entrerai dans la deuxième partie de ma formation au DSAA In Situ Lab de Strasbourg. Elle demande l'implication intégrale dans un projet auquel nous devrons nous accrocher fermement toute l'année. Le mien sera centré autour des problématiques concernant la sexualité, et plus précisément sur le dialogue à son propos. Comment est-ce que j'en suis arrivé à vouloir en faire mon sujet d'étude ? C'est la question à laquelle ce blog répondra avant de devenir un outil de communication qui documentera l'avancée du projet jusqu'à sa mise en forme.
Mais pour commencer à vous éclairer, il faut vous expliquer comment j'ai été amené à me poser ces questions.
L'éducation sensuelleIl y a deux ans, mon projet professionnel de BTS de graphisme traitait déjà de la sexualité. Il consistait à mettre en œuvre un site internet d'éducation sexuelle destiné aux adolescents, en utilisant un nouveau langage autour de la sexualité. Ce langage ne devait être ni trop anxiogène comme peut l'être celui des démarches préventives, ni trop érotique et performatif, comme peut l'être celui des sites pornographiques, à l'accessibilité grandissante à l'heure d'internet. Et au quotidien, ce langage n'existe pas encore. En effet, existe-t'il un entre-deux entre le médical « vagin » et la vulgaire « chatte » ? Existe-t'il un entre-deux entre le médical « pénis » et la vulgaire « bite » ?
Le but pour moi était alors de tenter d'insérer un nouveau langage, confortant, décomplexé, soigneux, clair, tout de même préventif, et mettant en avant les notions de plaisir. Vous pouvez voir une maquette du projet ici.
Le tabou sexuelMais au delà de ce projet même, une difficulté récurrente s'est présentée à moi : il est difficile de parler de sexualité aujourd'hui. Intérieurement, il existe toujours des blocages lorsqu'il a fallu aborder le sujet alors que il ne porte pas forcément atteinte à l'intimité, et votre interlocuteur souvent ne peut pas lui non plus s'empêcher de rire nerveusement. Heureusement que j'avais avec moi l'argument du travail « scolaire » pour légitimer certaines de mes discussions, qui n'auraient pas été possibles sans. On a alors tendance à penser qu'aujourd'hui encore, malgré les avancées de la révolution sexuelle, la sexualité reste un véritable tabou.
Si ce tabou était inoffensif, nous pourrions en rester là. Cependant, en de nombreux points, il pose problème. Ne pas discuter de sexualité peut isoler un futur adulte dans l'image médiatique et normative qu'il aura eu d'elle. Ne pas discuter de sexualité peut accentuer l'incompréhension de parents vis-à-vis de leur enfant à la sexualité différente. Ne pas discuter de sexualité peut créer des complexes vis-à-vis de sa propre sexualité, évidemment unique...
Dans la première partie de ce blog alors, je vais essayer d'affirmer, de comparer ou de nuancer mon intuition qui consiste à croire que la discussion autour de la sexualité, notamment celle vers les enfants aujourd'hui très taboue, est un des remèdes très efficace contre les problèmes d'affirmation de soi, de compréhension d'autrui, et d'épanouissement autour de la sexualité.