Dur dur de faire une synthèse d'orientation de projet lorsque différents enseignants de différentes disciplines viennent exposer la nécessite de prendre tel ou tel chemins, aussi différents soient-ils. Mais un entretien avec Michel Volmer et Bruno Lavelle me permet de mettre de l'ordre dans tout ce fouillis.
Premièrement, j'ai pu redéfinir ma problématique, et donc, le propos de mon mémoire. La mienne part d'une intention, celle de lever les tabous pour parler de sexualité aux enfants. Elle regroupe alors plusieurs thèmes, qui sont le tabou, la sexualité, l'enfance et l'éducation. Le titre du mémoire pourrait alors être :
Enfance, sexualité et Tabou Quelle place pour la sexualité dans l'éducation ?
Il s'agira alors pour moi de définir dans un premier temps le tabou. Les questions autour de ce terme devront m'orienter vers l’anthropologie, qui est l'étude de l'origine des hommes, l'étude sociale de la religion et son impact sur la société occidentale, puis la psychanalyse, le pendant de la psychologie instauré par Freud au début du Xxe siècle. Ensuite, il faudra tout recontextualiser pour voir ce qu'il en est du tabou aujourd'hui.
Dans un second temps, il faut définir le terrain dans lequel mon projet s'inscrit. D'abord, il me semble important de l'intégrer dans les programmes nationaux qui visent à délivrer des cours d'éducation sexuelle aux enfant. Cette démarche légitime mon projet, car il peut être difficile de proposer un projet autour de la sexualité dans un contexte où il est facile de l'associer à un caprice obsessionnel ou pervers.
Ensuite, il faut se rendre compte de la position politique dans laquelle je me place avec ce projet. Les questions qu'il soulève sont on-ne-peut-plus d'actualité. Depuis les soulèvements massifs de la Manif' pour tous, qui sont d'ailleurs encore d'actualité, jusqu'à la très récente polémique des affiches pour la contraception, les réactions contre la liberté sexuelle sont nombreuses. Il faut aussi me rendre à l'évidence et avouer que mon projet s'inscrit dans des idées progressistes placées à gauche contre les conservateurs de droite.
Également, au fil de mes réflexions, mon terrain d'implantation s'est confirmé. Au vu de mon rapprochement de programmes de l'éducation national, et de ma volonté de base d'encourager les parents à parler de sexualité avec leur enfants, j'ai décidé que les acteurs de mon projet seraient d'une part les enseignants et les intervenants scolaires, et d'autre part, les parents.
Et enfin, il a fallu choisir un sujet a privilégier dans la sexualité, qui est un thème très vaste. Par exemple, lorsqu'on parle de sexualité, on parle de reproduction, mais également d'identité sexuelle, d'orientation, de puberté, de genre, d'amour, de biologie... Bien entendu, je resterai proche de tout ces sujets, mais voilà la voie que je décide de prendre : Puisque nous travaillons avec un jeune public, les questions de la puberté sont primordiales, et je serai obligé de m'y atteler. Mais je décide également d'introduire dans mon discours les notions d'orientation, qui sont centrales dans le contexte actuel.
Beaucoup de choses affirmées dans cet article, ça fait du bien d'être au clair avec moi même. Maintenant, il ne me reste plus qu'à développer toutes ce qui a été dit, et surtout, surtout surtout, définir ce satané « positionnement de designer ».