Depuis le début de ce mémoire, nous observons que souvent, les conditions de discussion prennent une grande importance dans le bon fonctionnement de l’entretien thérapeutique. Avec SCRIB, nous nous sommes demandés si les conditions de l’écriture d’un texte pouvaient altérer la graphie d’un usager. Avec le Test de Rorschach, nous nous sommes demandés si la création des visuels devant le patient n’aurait pas enrichi une discussion. Avec Conversation Pieces, nous nous sommes demandés si présenter les objets dans un écrin était l’idée la plus favorable à la manipulation libre des outils. Tous les paramètres de mise en condition ont une influence sur les discussions qui peuvent se tenir dans un entretien thérapeutique.

Si nous poussons cette réflexion au bout, pour organiser un entretien dans les meilleures conditions de discussion possible, il serait envisageable de totalement se dispenser d’outils de médiation pour seulement penser l’espace, les objets présents dans cet espace et un protocole de rencontre. Par exemple, il est facile de penser qu’une conversation entre un thérapeute et son patient ne sera pas du tout la même si elle prend place autour d’un bureau ou si elle prend place dans un salon, des tasse de thé à la main. Au delà de l’espace, ces paramètres sont également le rapport de confiance entre les deux acteurs, leurs rôles en fonction de leur hiérarchie, le temps de la rencontre, ce qui va être exprimé ou encore les limites de ce qui peut être dit par exemple. Tous ces paramètres relèvent d'un contrat tacite entre le professionnel de la santé et le patient.

Cette observation devient intéressante lorsqu'on comprend qu'un designer a la capacité d'agir sur tous ces paramètres, puisqu’il est censé avoir la maîtrise des signes.